Nantes : elle tend un piège à son usurpatrice d’identité, après deux ans de calvaire
Tout est parti d’un mail. Un très banal courrier automatique de la SNCF confirmant la réservation d’une place à bord d’un TGV Nantes-Paris. Un siège confortable, en première classe, avec départ prévu le jour même, à 19h15. À ceci près que la Nantaise qui découvre ce mail, le lundi 26 août, n’a absolument pas acheté de billet de train. Ses soupçons se portent en revanche sur une autre personne qui, depuis deux ans, a fait de son quotidien un véritable calvaire. Son usurpatrice d'identité. Puisqu’elle sait où celle-ci devrait très bientôt se trouver, elle s’empare du mail reçu et file alerter les forces de l’ordre avec l’espoir de la voir finir derrière les barreaux. Une démarche qui a porté ses fruits.
Mise au courant par la victime, la police nantaise a ainsi envoyé lundi une patrouille vérifier ce qu’il en était. Montés à bord du TGV concerné, à la gare de NANTES, les gardiens de la paix ont bel et bien trouvé une femme à la place réservée - et qui prétendait être la personne lésée. Âgée de 37 ans, elle a aussitôt été interpellée et placée en garde à vue pour usurpation d'identité, confirme une source policière.
Perquisition
Ce coup de filet marque la fin d'une épreuve éreintante pour la victime. Deux ans plus tôt, elle avait porté plainte pour le vol de sa carte de séjour ainsi que de sa carte de crédit. Si cette dernière a rapidement fait opposition à sa carte bancaire, la perte du document lui avait valu de devoir contester à de nombreuses reprises des contraventions de la SNCF ainsi que de la RATP, pour divers trajets nationaux et franciliens illicites, dont elle était innocente.
Une enquête a été ouverte pour déterminer si la suspecte se trouve elle-même à l’origine du vol, si elle a usurpé d’autres identités au cours des dernières années voire si elle est connectée à un réseau, plus vaste, de trafics de biens volés. Sa véritable identité et son adresse ayant été confirmés lors de sa garde à vue, une perquisition a été menée mardi à son domicile. L’opération a permis aux fonctionnaires de police de retrouver, au passage, la carte bancaire qui avait été volée en 2022.
L'usurpation d'identité est un délit puni de 15.000 euros d’amende, éventuellement assorti d’une peine d'un an emprisonnement. Ces sanctions sont portées à 75.000 euros d’amende et jusqu’à cinq ans de prison si le délit avait pour but de dissimuler une infraction. Chaque année, près de 300.000 Français sont victimes d’usurpation d’identité.
Souce Le Figaro Nantes - 28/08/2024